jeudi 27 août 2020

C'est un livre qui fume

 "Mon cher Michel,

Ta vie parisienne me fout le vertige. Faut que tu aies une sacrée santé. Que tu as. Je me rappelle l'époque de ta première gloire, renaudote. Tu en sortais fatigué, mais serein. Ce n'est pas donné à tout le monde. (De voir trop de monde) [...]

Lettre 301. [1966] Correspondance Michel Butor-Georges Perros, p. 216.

*

Mon cher Michel, 

[...] Je ne connaissais pas ton poëme sur Londres. (Toi, oui !) Très, très bon. Et Berlin, et Le Moine. C'est un livre qui fume, dans un mouvement de volcan. Mais si tu peux alléger, il ne s'en portera que mieux. On le visitera mieux. On a parfois l'impression que tu obéis à une sorte de vertige qui prend de vitesse le corps même du langage approprié. Que tu n'es jamais saturé de notations. De là un rien trop chargé. La lecture s'en ressent, parce qu'on est comme accroché alors que l'attention d'origine s'est déplacée. Je l'ai lu deux fois. Sûr qu'à la troisième lecture, je pénètrerai mieux dans le dédale. Mais on n'en finirait pas. [...]

Lettre 454. [1968] Correspondance Michel Butor-Georges Perros, p. 311.

 


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