mercredi 2 septembre 2020

Et la vague vous plaque au mur

 "une débauche de cadrages, tout le monde peut voir ça désormais, celui de la cheminée, celui du miroir, celui de la nappe sur la table, celui de la tenture qui commande à l'ensemble (et qui est la grande personne ensommeillée de la simulation de la nuit), et encore le cadre de la porte par-derrière mais par-derrière n'est vraiment pas le mot (il est prescrit par le tableau qu'on ne va pas par-derrière), celui de la fenêtre à droite et les deux cadres vertige au sol-mur qui sont cool, extrêmement cool. que faire en effet dans la nuit sinon cadrer sans arrêt même rien surtout rien. je savais que Matisse était un peintre orgiaque même si apollinien, et que le rien, cadré, devient une fable."

Dominique Fourcade, magdaléniennement, P.O.L. 2020, p.135.

"question arondelle, quand a eu lieu, automne 1977 à New York, l'exposition de William Rubin et John Rewald, Cézanne, the late work, l'une des trois expositions qui m'ont le plus marqué moi qui n'ai cessé d'en fréquenter, et l'un des événements décisifs de ma musique, j'avais déjà regardé et absorbé Cézanne partout où il était visible et aussi durement que possible, pas seulement la paroi l'ouverture conclusive le vertige des dernières années, mais le pariétal de l'oeuvre entière, la maturité, puis les débuts, les débuts ne prenant leur sens qu'à la lumière de la maturité, quand on comprend avec quelle puissance le moderne y prend naissance et la vague vous plaque au mur."

id. p. 173-174.

"comment quand on découvre qu'on ne peut pas exister sans l'écriture et qu'on n'a pas les moyens d'être écrivain. cette sexualité-là comment on vit avec. bien qu'on aimerait que les syllabes ne forment jamais un mot, on n'évite pas d'en venir aux mots on ne s'amuse plus. il, bien sûr, a donné l'exemple d'un travail sans armature, se former à ça. d'un mot à l'autre le vertige comme lien au moins il y a cette aventure, en tout point de la surface, et les espaces entre les mots."

id. p. 179.



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