"L'idéal qu'ils proposent à la jeunesse n'est pas d'oeuvrer à un monde plus juste et plus solidaire, mais de devenir milliardaire, et le "nouveau monde" qu'ils promeuvent est celui des "réformes structurelles" préconisées par les organisations économiques et financières internationales. Le point commun de ces réformes est de "défaire méthodiquement" toutes les institutions qui avaient été fondées au XXe siècle sur les idées de justice sociale et de solidarité. Qu'il s'agisse des services publics, de la sécurité sociale ou du droit du travail, le mot d'ordre est à l'abandon du sort de chacun aux "forces du marché".
Mais cet abandon engendre l'accroissement vertigineux des inégalités, l'enfoncement des classes populaires dans la précarité et le déclassement, les migrations de masse de jeunes poussés par la misère. Ce qui suscite en retour des colères et des violences protéiformes et nourrit le retour de l'ethno-nationalisme et de la xénophobie."
Alain Supiot, La force d'une idée, Les Liens qui Libèrent, 2019, p. 9-10.
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