"De ce réseau on ne peut plus élémentaire, l'enfant là en est le voisin. Il peut arriver qu'IL s'y mette à jouer le semblable, et qu'une branche alors tenue par ses mains y soit jetée sur le tas des autres. On LE dirait de corvée à je ne sais quel enterrement et IL y va de son geste et quasiment d'une prière pour peu qu'IL en marmonne de ces sons qui sont aux mots ce que le sable est au verre.
Pas de mot à vrai dire dans ce marmonnage, et sans doute pas la moindre idée de nous aider dans cette offrande à nos usages. Il n'y est pas et il serait vain de nous en émouvoir. Il n'y est pas, de cet Y qui aujourd'hui s'inscrit en algue de projets à nous autres coutumiers. Mais les fleurs sans raison de ces balancers qui peuvent croître jusqu'au frénétique, il ne faudrait pas croire qu'elles se mettent à pousser n'importe où et n'importe quand, manière d'être manifestée puisque nous la percevons, et ce qui y manque, en ce lieu ressenti vacant par cet autre-là et pourtant nous Y sommes et IL s'y adonne à ce vertige que nous autres, il nous faut aller le chercher sur une moto, ou dans les fêtes à grands manèges, ou sur les pentes de neige, il ne tient qu'à nous de l'Y créer."
Fernand Deligny, Nous et l'innocent, in Œuvres, L'Arachnéen, p. 794.
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