"Adrien a été enfermé dans la serre. On l'a enfermé, sa mère et la vieille. Il a dit à Véronique :
- Tu sais ouvrir ?
- Ouvrir... a dit Véronique et elle a levé son outil à trois griffes. Adrien a pris un pot de fleur et il l'a jeté, de toutes ses forces. Le bruit du carreau qui dégringolait l'a affolé. Il était enfermé et il avait cassé un immense carreau. Alors Adrien a jeté, jeté... A bout de souffle, il s'est aperçu qu'il était facile de passer entre deux arceaux de fer.
Des centaines de milliers de francs... a dit la générale. Elle sait que cette somme est pour Léone un vertige. Cette femme-là, elle la tient."
Fernand Deligny, Adrien Lomme, in Oeuvres, éditions de l'Arachnéen, p. 463.
"Adrien a pris un pinceau. Il regarde et écoute Véronique qui n'en finit pas de rattraper la salive qui lui coule des lèvres. Deux plaques de froid s'agrandissent dans son ventre et son dos. Il ne sent plus ses genoux. Pour voir le plafond, il faut renverser la tête en arrière. Ce grand vide au-dessus de ses épaules lui donne le vertige. La grosse fille reprend sa salive : "chlouppp... chlouppp..." A peine entré dans la château, Adrien s'est mis à avoir envie de pisser. Le cercle qu'il serrait dans son ventre est d'abord devenu de nombreuses petites aiguilles qui, maintenant, se mettent toutes en une seule pointe. Adrien est tenu sur sa chaise comme un insecte épinglé."
id. p 478
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire