"Depuis l’échafaudage, on grimpe sur la charpente d'un petit saut. En ville, et tout particulièrement à Toulouse où les tuiles sont roses, mon premier réflexe est de monter au faîtage et de regarder autour de moi : la nappe des toits, tout alentour, à des hauteurs variables, inclinés selon des pentes comparables, plantés ou non de cheminées, forme une surface ondulante à peine interrompue par les sillons des rues. On ne contemple pas la ville du haut d'une tour d'ivoire, on a les pieds sur la canopée urbaine. Ce privilège, que j'ai acquis en bravant peu à peu le vertige, me procure une joie presque enfantine, celle que chantent et dansent les ramoneurs de Mary Poppins entre les cheminées. Et parfois, quand l'architecture le permet, je m'octroie une courte et prudente promenade de toit en toit."
Arthur Lochmann, La vie solide, La charpente comme éthique du faire, Payot, 2019, pp. 111-112.
"Le plus frappant est sans doute de constater que les règles de construction mises en oeuvre quelques siècles auparavant différent peu de celles que l'on applique aujourd'hui : les mêmes assemblages à tenons et mortaises verrouillés par des chevilles ; les mêmes techniques de marquage des pièces taillées pour les identifier facilement au moment du levage ; les mêmes principes de triangulation. Et il est proprement vertigineux de se dire que ces techniques, lorsqu'elles furent employées au XVIIIè, étaient déjà en cours de développement depuis plusieurs siècles."
id. p. 129.
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