jeudi 2 avril 2020

Le Banquet des Cendres

"De Bruno lui-même on gardera bien entendu à portée de main L'infini, l'univers et les mondes, ainsi que Cause, principe et unité, qui publiés la même année que le Banquet forment avec lui une trilogie. Alors, on admirera probablement le double coup de force du Nolain, opposant aux thèses géocentriques issues d'Aristote et de Ptolémée l'héliocentrisme de Copernic, avant d'opposer à ce dernier sa grandiose conception d'un univers décentré et sans limite. Plus précisément : d'un univers "infiniment infini", éternel et toujours changeant, vivant et en perpétuelle mutation, peuplé d'un nombre infini de mondes dont le principe de plénitude garantit l'existence réelle.
Passé le premier vertige, la cosmographie de ce Banquet révèlera les grands thèmes métaphysiques de quelques oeuvres ultérieures : transcendance et immanence, infini et perfection, causalité et liberté ; rapport entre l'un et le multiple, entre la structure de la matière et l'éternelle âme du monde, entre l'univers et Dieu dont s'impliquent réciproquement les respectives infinitudes."

Yves Hersant, préface au Banquet des cendres, de Giordano Bruno, 1988, Ed. de l'Eclat, p. X-XI


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