"Un renversement s'opère à la fin du siècle où la conscience de l'éloignement de la nature s'impose. On ne veut plus forcément se retrouver exactement dans un univers précisément décrit, on veut s'y perdre.
Francis Furet, Auguste Baud-Bovy et Eugène Burnand réalisent pour l'Exposition universelle de 1893 à Chicago un panorama des Alpes Bernoises qui rend compte, dans cette capitale de Prairie aux horizons uniformément plats, des hauteurs vertigineuses des sommets et invite à la contemplation d'une nature sublime, inconnue et presque sans limite. A leur suite, Giovanni Segantini et Cuno Amiet projettent la construction d'une rotonde consacrée aux Alpes de l'Engadine pour l'Exposition universelle de 1900. La magie de la nature supplante celle de la ville et des batailles. Le cycle des "Nymphéas" de Claude Monet constitue l'aboutissement de ce retour à la nature."
Laurence Madeline et Jean Roch Bouiller, J'aime les panoramas, S'approprier le monde, Catalogue de l'Exposition du MuCEM, 2015, p. 13-14.
Le panorama revue, vers 1900 © Mucem, Yves Inchierman |
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