mercredi 6 mai 2020

Panique

Un beau bouquet de vertiges dans le livre de Lydia Flem, en accès libre dans le cadre de l'opération "Le seuil du jour", le temps du confinement. Ce qui ne saurait surprendre quand le titre et le thème du livre est la Panique. un bel exemple, soit dit en passant, de ce que j'ai appelé la contagion du vertige. En effet, il faut attendre la page 52 pour noter le premier vertige, et puis tout s’accélère : sept vertiges dans les pages qui suivent, dont deux, pages 110-111, et pas moins de trois dans les deux dernières pages.

Via Diacritik.

"Elle m'en veut. Elle joue avec moi comme à la poupée, me raconte des histoires, me séduit de ses récits, me perce de sa voix trop haut perchée,puis me laisse choir. Chute vertigineuse, chambre d'échos. Sa mère l'a trahie, elle trahira sa fille."

Lydia Flem, Panique, Seuil, La librairie du XXIème siècle, mars 2005, p. 51-52.

"Ce jour-là, l'angoisse remplaça le temps.
Tous les souvenirs se sont effacés. Plus de vingt ans déjà. Demeure cet interminable moment de vertige et d'étranglement. Chaque seconde fut une douleur, une lutte, puis une épuisante et minuscule victoire."

Id, p. 63.

"Chaque seconde dure une éternité. Ma gorge devient plus étroite qu'un cheveu. Tout mon corps est en alerte. Mes pensées s'affolent, défilent des images d'accidents, de catastrophes, de sous-marins à la dérive, de camions sans freins, de vertiges incoercibles, de panne atomique."

Id, p. 91.

"Quelle est cette maladie invisible ? A qui raconter cet air qui manque, cette oppression, ces pensées envahissantes, ce vertige, cette accélération, cette panique qui abolit tous les repères ?"

Id, p. 97-98.




"Sa tête était pleine de calculs ridicules. Tout était bon à observer. Pour gagner quelques secondes de répit. Quelques secondes de moins à souffrir. De seconde en seconde, de minute en minute, il fallait gagner du temps sur l'angoisse. Retrouver sa respiration. Éloigner le vertige.
Elle se croyait seule au monde à souffrir de la panique."

Id, p. 110.

"Je suis sur le bord de la chais, j'écris pour me sentir un tout petit peu vivante. Je suis terrassée par la panique. Le vertige me prend à chaque mouvement de la tête. Je me vois dans l'avion, étouffant, oppressée, rongée par l'angoisse, au bord de la mort."

Id, p.111.





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